



Cornu74 : Comité d’Organisation du Rassemblement des Normaliens Unifiés…
Hommage à Tonton 26 juillet 2023
Pour mon départ en retraite Tonton avait écrit une nouvelle sur 3 mètres de rouleau de sopalin qui commençait par ces quelques mots tirés d’un discours de Raymond Barre : « quand le moment est venu, l’heure est arrivée… »
Pour Tonton, mercredi dernier, le moment était venu, l’heure était arrivée… Il n’a pas attendu un mois de plus pour arroser ses septante quatre ans -74- comme son département d’origine… alors que je m’apprêtais à lui envoyer, comme chaque année, une carte postale un peu moqueuse, à son image…
Il faut dire que Tonton était un pince sans rire, qui envoyait ses bons mots toujours fort à propos : un jour, en vélo le long des canaux de Bourgogne, on rencontre un cycliste qui ne répond pas à notre bonjour : Tonton nous lance un tonitruant « on vient de croiser le Président des Sourds et Muets de Châlon ! »… Que répondre à cela ?
Et ses bons mots ont jalonné sa vie que j’avais croisée à l’automne 1965, date de notre entrée à L’EN. Elève doué, il était également bon en saut en hauteur, en triple saut et au 110m haie… mais très vite il prend goût aux virées au Rustica, chez Roland, à l’auberge ensoleillée et au café du Nord où il devient champion de baby et roi de la mominette !
Toujours prêt à nous accompagner dans les grands coups, il n’ hésite pas à l’occasion à les orchestrer lui-même : Bizuths de l’époque, souvenez-vous, c’est lui qui vous a réveillé en pleine nuit pour m’accueillir « dignement » à mon retour à l’EN en 1969… Ah, s’il avait le cœur sur la main, il n’était pas toujours tendre avec les bizuths !
Et tard le soir on écoutait Led Zepplin, Jo Cocker, Chicago Transit Authority…
Son fort caractère l’a toujours conduit à adopter des comportements sans retour, comme le jour où il a déchiré son permis après avoir mis sa voiture sur le toit en rentrant de bamboule : boire ou conduire, il avait choisi… et il n’a jamais reconduit !
Pas d’ordinateur, pas d’internet mais des livres et des mots croisés fort compliqués…
Arrivé en retraite, accompagné de Gégène, on se retrouve pour de sorties en vélo sur la Via Rhôna, le long des canaux de Bourgogne ou en Alsace, toujours prêt à commander sa tournée avec un grand geste du bras…
Mais petit à petit, après la disparition d’êtres chers, le vieux loup solitaire se renferme sur lui-même et disparait discrètement comme il a souvent vécu…
Salut Tonton, mon frère d’EN, mon ami… Baron
Pour finir je ne peux m’empêcher de citer les paroles de Gégène qu’il avait écrites dans une chanson du Bamboul’s Band :
Y avait le Mouton, y avait le Tonton, y avait aussi le Baron,
Gégène, Minet, Fifi et Paul
Pas un qui refusait la gnole…
Une nouvelle page s’est tournée, une de plus, mais les pages tournent de plus en plus vite…
Louis Brasier était instit à l’école d’application. Certains d’entre nous ont dû faire un stage dans sa classe.
(Info Mechoui)
Notre ami Gégène nous a quittés ce samedi 5 mars. Après de longues semaines d’hospitalisation, il avait refusé l’acharnement thérapeutique. Il est parti serein après avoir mis ses affaires en ordre, égal à lui même. Il laisse beaucoup de souvenirs à tous ceux qui l’ont connu. Il s’était prêté avec beaucoup de plaisir au tournage d’un petit reportage sur sa collection de couteaux Opinel. Arvi Gégène, nous ne t’oublierons pas.
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Germinal PIFARRE (1954-2020)
Notre copain Germinal, « Minal », notre pote de l’EN « Pif »nous a quittés le 19 octobre , emporté par une finalement courte maladie.
Germinal faisait partie de la toute dernière promotion entrée à l’Ecole Normale en pré-bac. En 1970 le concours admettait quelques élèves qui intégrèrent directement la 1ère. Il a donc vécu cette période d’internat jusqu’au bac suivi des deux années de Formation Professionnelle. C’était un bon footballeur ayant joué à Meythet en cadet et contre Lucien Bouclier de Scionzier (donc avant l’EN ). Puis, plus tard, lorsque Germinal était en poste au Col de Chatillon, Lucien l’a intégré dans son club de la vallée de l’Arve.
Un jour, en fin de FP 2, un de nos profs, Mr Huet, arrivant de Tasmanie nous déclare : « Jeunes gens, ces cinq dernières années, vous n’avez vu que Bonneville, il vous faut voyager un peu . Tenez, des postes d’assistants de français en Angleterre vous sont accessibles. Qui veut un dossier ? » Comme quoi un prof ça peut ouvrir des portes sur une tranche de vie. Ainsi trois d’entre nous (Germinal, Georges Payan et moi) nous nous sommes embarqués en septembre 1974 pour une année en Angleterre. Une année où on s’est régalé des concerts en « live » de groupes que nous écoutions dans les dortoirs ou dans nos « piaules » sur des disques ou des cassettes : Pink Floyd, Led Zeppelin, Elton John, Genesis etc…. Sans se donner rendez vous, j’ai retrouvé Minal au milieu de 80 000 spectateurs au concert à Wembley de Jony Mitchell et Crosby, Still, Nash and Young.
Potes de voyage, nous le fûmes encore l’été 1976 en prenant notre carte Inter Rail pour monter à bord de l’Orient Express direction Istanbul. 52 heures de train ; finalement à Thessalonique, on est parti du côté de la Grèce. Un mois d’août passé dans les sites, sur les îles et la Crête en mobylette louée. L’été 77 nous avons voyagé en individuel à travers les Etats Unis.
Le goût de plus loin, plus longtemps germait dans sa tête. Argent mis de côté, congé pour convenance posé (2 ans) Germinal partait à Paris pour monter dans le « Magic Bus », ce car qui à l’ époque, emmenait les routards vers l’Orient. Paris- Istanbul puis Istanbul – Katmandou. A Kaboul il a retrouvé Lucien Bouclier en poste au Lycée Français. Ensemble ils sont partis vers l’Est, traversant le Pakistan par Peshawar, Islamabad et continuant en Inde par Delhi jusqu’à Bombay, Goa. Lucien reparti à Kaboul, Germinal a continué la route (Ceylan puis ??) Il travaillait quand c’était nécessaire pour subvenir à ses besoins. Et il est rentré en France au bout de 2 ans toujours par la route non sans péripéties. Il racontait avoir traversé l’Iran de justesse avant la révolution soit chute du Shah et le retour de l’ayatollah Khomeini.
Il a alors posé le sac pour disons se sédentariser. Ses postes successifs furent Sous Aléry, puis les directions d’école de Cons Sainte Colombe, Alby sur Chéran , Sallenôves. Installé à Mûres avec Solange et leurs deux enfants Loïc et Anthony, il fut en poste à Annecy Vaugelas et Seynod la Jonchère. Puis délaissant la pédagogie, il opté pour une carrière administrative. Il a ainsi travaillé au lycée Gordini de Vovray, au collège du Châtelard et enfin il a terminé sa carrière en 2011 au lycée des Carillons à Seynod. Il goûtait une retraite tranquille mais avec Solange ils partaient plusieurs mois par an à Hong Kong où est installé leur fils Anthony et sa famille.
Quelques belles journées de ski ou des expéditions sur les rallyes de Championnat du monde (Alsace-Monte Carlo) nous ont permis de passer de beaux moments de retraite ensemble.
Il était chaque fois présent à nos rassemblements de Cornu. A Chanaz-Seyssel, il avait assuré l’arbitrage et la maîtrise du temps avec le sablier lors d’un jeu de soirée.
Merci à Lucien Bouclier pour ses éclairages. Nos plus sincères condoléances à Solange son épouse, à ses deux enfants Loïc et Anthony ainsi qu’à toute sa famille.
Hommage au grand voyageur et à l’instit que tu fus. Ciao « Pif » notre pote de l’EN .
Marc Curtelin
Le discours de Gilbert Gindre :
Patu,
Tu es parti là-bas
Et on se demande pourquoi
Pourquoi nous, on reste ici-bas
A repenser à toi ?
Pourquoi es-tu parti
En ce foutu mardi ?
Pourquoi cette maladie ?
Pourquoi t’a-t-elle si vite démoli ?
Pourquoi n’a-t-on pas su
Quand on s’est tous revu
Que tu serais, Patu
Notre premier disparu ?
Restent les souvenirs qui eux, ne sont pas morts
L’E.N, la Patoche, et le café du Nord
Le handball, c’était plus que ton sport
Comme pour ton maitre Tricott ‘, c’était là ton ressort
Ah comme tu étais fier
D’avoir transmis à Pierre
Ce don d’être au handball un joueur exemplaire,
Si doué qu’il finit par dépasser son père !
J’entends encore ta voix et je vois ton sourire
Je perçois même encore tous tes éclats de rire
Tes amis normaliens, ici, veulent te le dire
A te savoir parti, notre cœur se déchire.
A Sixt ou à Bonneville, où tu étais instit
Personne ne peut admettre que si tôt tu les quittes.
Sache, mon cher Patu, que tous te plébiscitent
Tant ils savent ce qu’ils doivent à leur ancien instit.
Les larmes ne suffisent pas à dire notre chagrin
De savoir que Patu a quitté les humains.
On sait qu’on a perdu un merveilleux copain
Et on veut tous te dire, Patu, on t’aimait bien !
Pour ton dernier voyage, emporte ce court hommage
De tous ceux qui enragent de tourner ta belle page.
Si tu peux nous entendre, écoute notre message
Sois heureux, p’tit Patu, là-haut sur ton nuage….
Au nom des normaliens,
Gilbert (7/11/ 15)